Aisne
Dernier tricoteur français de textile pour l’automobile, Aunde investit dans ses locaux
Aisne # Automobile # Investissement

Dernier tricoteur français de textile pour l’automobile, Aunde investit dans ses locaux

S'abonner

Aunde continue d’investir dans son usine de Saint-Quentin. L’été prochain, l’usine vieillissante déménagera dans de nouveaux locaux, à la surface optimisée, fruits d’un investissement de 15 millions d’euros. Le groupe allemand y poursuivra sa croissance dans le textile technique à destination des marchés automobile et ferroviaire.

L’usine Aunde de Saint-Quentin, dans l’Aisne, produit chaque année un million de mètres linéaires de textiles techniques pour l’automobile et le ferroviaire — Photo : Aunde

Le groupe allemand Aunde continue de miser sur son usine de Saint-Quentin, dans l’Aisne, qui compte 60 salariés. L’industriel vient de consentir un investissement de 15 millions d’euros, financé sur fonds propres, pour déménager et moderniser cette usine. Elle prendra place sur un terrain de 8 hectares, acheté pour l’occasion, sur la zone d’activité du parc des autoroutes. Il faut dire que le site actuel, situé en plein centre-ville, est "quasiment un musée", sourit la directrice générale d’Aunde France et Belgique, Anne Pagezy. Avec tout ce que cela évoque : énergivore, vieillissant, et "ne correspondant plus à nos besoins de flexibilité et d’efficacité". La nouvelle usine, qui sera opérationnelle cet été, s'étendra sur 10 000 m², contre 15 000 m² pour l'ancien site, avec un agencement optimisé.

Le soutien indispensable d’un groupe

Le nouvel outils continuera à fonctionner à l’électricité et au gaz mais des panneaux solaires seront ajoutés sur la toiture. "La loi nous impose 30 % de la surface du toit, nous dépasserons certainement ce pourcentage", ajoute Anne Pagezy. Un million de mètres linéaires de textiles techniques sortent chaque année de l’usine de Saint-Quentin, qui réalise un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros. Les produits sont destinés au marché de l’automobile (70 % de son chiffre d’affaires), notamment pour habiller des sièges, et au marché du ferroviaire (30 %). Le groupe allemand Aunde (25 000 salariés dans le monde, 3 milliards d’euros de CA) l’a rachetée en 2007. "Être intégré dans un groupe présent partout dans le monde a permis la survie de l’usine. Le marché de l’automobile étant mondial, il faut que les sous-traitants le soient aussi", explique Anne Pagezy.

Faire face à un marché automobile attentiste

Touchée de plein fouet par la crise du Covid, la crise des semi-conducteurs, puis celle des prix de l’énergie, l’usine Aunde de l’Aisne a redressé la barre. Le chiffre d’affaires est "en nette progression", mais difficile de prévoir les perspectives des années à venir. "Car nous sommes dépendants du marché de l’automobile en Europe, qui est extrêmement attentiste, notamment compte tenu des incertitudes et appréhensions liées à la motorisation électrique", précise la directrice générale d’Aunde France. Son client principal est Stellantis, mais l’entreprise travaille également pour Toyota, Renault ou encore Aston Martin. Aunde doit s’adapter en permanence aux cahiers des charges très strictes des constructeurs, "qui évoluent sans cesse, avec par exemple des critères de résistance, d’élasticité, de durabilité très différents". À cela s’ajoute la dimension environnementale : "le textile pour les sièges automobiles est en polyester ou polyamide, nous essayons de plus en plus que les fils soient recyclés puis recyclables", indique Anne Pagezy.

Améliorer la marge grâce au ferroviaire

Le marché du ferroviaire, lui, est "un secteur qui se porte bien". "La SNCF a un programme sur 10 ans pour rénover et améliorer son offre. Donc nos perspectives sont, pour un même chiffre d’affaires, d’améliorer nos marges", explique Anne Pagezy. Pour cela, l’entreprise a réintégré en 2020, des activités auparavant sous-traitées, comme le découpage de textile et l’ennoblissement avec la technique de l’embossage, pour permettre de donner du relief au tissu. Une aide de France Relance de 800 000 euros a permis de financer pour moitié les nouveaux équipements, ainsi que l’embauche de 13 personnes supplémentaires (en partie pour ces nouvelles activités).

Aisne # Automobile # Textile # Investissement # Made in France