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Jus de Fruits d'Alsace joue la carte des volume en GMS et aux USA
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Jus de Fruits d'Alsace joue la carte des volume en GMS et aux USA

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Des volumes en hausse de 10 % depuis 2021 et plus de 400 millions de cols écoulés en 2023. Jus de Fruits d’Alsace (Sarre-Union, Bas-Rhin) doit ces bons résultats à une accélération sur le marché des marques distributeurs liée au contexte inflationniste et à l’internationalisation de l’industriel sur le marché américain au côté de Starbucks.

Jérôme Vasseneix, directeur du site de Jus de Fruits d'Alsace à Sarre-Union — Photo : Pascale Schaeffer

L’inflation ? JFA (CA 2023 : /2019 ; effectifs : 304) l’a assurément subie. Mais l’entreprise basée en Alsace Bossue en a également finalement bénéficié, en volumes tout du moins. "Notre gros atout, c’est que nous sommes historiquement liés aux marques distributeurs (à plus de 65 % des volumes)", pose Jérôme Vasseneix, le directeur de Jus de Fruits d’Alsace. "Après cinq années de crise, des gilets jaunes au conflit israélo-palestinien, (en passant par le Covid et l'effondrement de la demande en cafés-hôtels-restaurants NDLR), et deux années de négociations difficiles", l’effet de masse de la maison mère, le groupe LSDH, a finalement pesé dans le bras de fer avec les distributeurs.

"L'année a été éprouvante en termes de négociations"

"Au niveau de JFA, nous avons eu une très mauvaise année 2022 en termes de résultat, liée essentiellement à la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, mais nous avons réussi à l’issue d’un travail constructif avec les distributeurs à répercuter une grosse partie des hausses en 2023", explique Jérôme Vasseneix. Dans le contexte inflationniste de l’année et de rétractation du pouvoir d’achat, et plus tendentiel de baisse des volumes sur le marché français, le déréférencement de marques nationales a joué en faveur de JFA, à l’image de la relégation de Tropicana chez Carrefour. "Les distributeurs se sont reportés sur leurs propres MDD en faisant appel à nous. Mais l’année a été éprouvante, pour faire face nous nous sommes engagés dans quatre ou cinq rounds de négociations en 2023", confirme Jérôme Vasseneix sans préciser l’impact de ces négociations sur la rentabilité de l’entreprise, se contentant d’évoquer un résultat annuel "en ligne avec les objectifs, et en rapport avec les années de référence".

Un marché de 11 millions de cols avec Sun Orchard et Starbucks

Entamées en décembre, les négociations pour 2024 laissent augurer d’une nouvelle croissance des volumes à deux chiffres, autour de 445 millions de cols (plus 100 millions depuis 2021). L’international vient également en soutien de la demande. Présent en B to B, Jus de Fruits d’Alsace a décroché en mars 2022 un contrat avec Sun Orchard qui livre les Starbucks de la côte Est des États-Unis en citronnade. Un marché à 8 millions de cols en 2023, budgeté à 11 millions pour 2024. "Avec le blocage du citron mexicain et la pénurie de chauffeur routiers, il revenait moins cher pour le client de faire venir la citronnade concentrée depuis l’Europe que de la faire traverser les États-Unis depuis la côte ouest. […] En un an, nous avons assimilé toute la maîtrise de la chaîne logistique à l’export, nous avons réussi à ramener nos délais de livraison depuis Anvers de 38 à 28 jours", se réjouit Jérôme Vasseneix qui en convient : "Si nous avons sécurisé tous les approvisionnements en citron d’Espagne pour 2024, nos contrats sont renouvelés tous les ans. Et dans deux ans, on ne sait pas ce que réservent les élections américaines", envisage le dirigeant qui n’exclut pas un revirement protectionniste. "Il y a toujours une inquiétude sur la pérennité de l’internationalisation américaine", dit-il.

Investissement coopératif avec Eckes Granini au Brésil

Dans l’immédiat, JFA et plusieurs de ses concurrents, à l’image d’Eckes-Granini (qui avait cédé le site de Sarre-Union à LSDH en 2008), ont investi collectivement après une année de récolte espagnole catastrophique, dans 5 000 hectares de terres au Brésil, à Baya, de manière à sécuriser et maîtriser la volatilité de leurs approvisionnements en orange et ananas.

Pour faire face, les 16 lignes de production installées sur les 40 000 m2 de bâtiments de Sarre-Union tournent donc à plein régime, week-end compris. L’une d’entre elles devrait être opérationnelle en février et permettre de soutenir la cadence. L’industriel prévoit une trentaine de recrutements pour l’année qui débute. "Nous avons pris six mois de retard dans nos embauches", convient Jérôme Vasseneix qui envisage de pérenniser son pipeline intérimaire pour retrouver au premier semestre 2024 des effectifs équivalents à ceux de 2020.

Bas-Rhin # Agroalimentaire # International # Créations d'emplois