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Montpellier-Béziers, le TGV qui vaudra deux milliards
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Montpellier-Béziers, le TGV qui vaudra deux milliards

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L’État vient de valider le protocole pour la première phase de la LGV Montpellier-Perpignan. La réalisation de ce tronçon entre Montpellier et Béziers occasionnera la création d’une société de financement ad hoc.

Les signataires du protocole : Philippe Bru (SNCF), Etienne Guyot (préfet d’Occitanie), Jean Castex (Premier ministre) et Carole Delga (présidente de Région) — Photo : Région Occitanie

Le futur TGV entre Montpellier et Perpignan se sera fait attendre. Les premières discussions autour du projet remontent aux années 1990. Après un long feuilleton lardé d’études, d’enquêtes publiques et de lois d’orientation votées au gré des majorités présidentielles, l’État vient de signer le protocole de financement de cette LGV pour sa première phase, qui reliera Montpellier et Béziers, dans l’Hérault.

Grande vitesse et durabilité

Lors d’un déplacement à Narbonne (Aude), le Premier ministre Jean Castex a annoncé que le coût des travaux se montera à 2,04 milliards d’euros, selon cette clef de répartition : l’État (40 %), l’Europe (20 %) et les collectivités territoriales (40 %). S’agissant de ces dernières, les contributeurs seront la Région Occitanie (41 %), avec les Départements de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, ainsi que les Agglos de Montpellier, Sète, Agde, Béziers, Narbonne, Carcassonne et Perpignan. Au total, elles porteront un investissement de 816 millions d’euros, à travers un nouvel Établissement public local : cette société de financement, qui assurera aussi la maîtrise d’ouvrage, sera créée par ordonnance avant avril 2022.

Ce premier tronçon Montpellier-Béziers, qui entraîne la construction de 52,3 km de lignes nouvelles, permettra de gagner 18 minutes de trajet minimum, et d’accueillir un million de passagers en plus par rapport aux trains actuels. Les travaux doivent démarrer avant 2030, pour une mise en service espérée vers 2035. La spécificité de cette ligne est qu’elle sera mixte, pouvant accueillir à la fois des TGV et du fret. "Cette ligne renforcera l’attractivité économique de notre territoire. Pour l’implantation et le développement de nos entreprises, et donc de l’emploi, elle est essentielle et méritait notre volontarisme. C’est un investissement de 816 millions dans la phase 1, dont 334 millions portés par la Région Occitanie", commente sa présidente, Carole Delga.

Une cohérence dans le Grand Sud

Longue de 150 km, la future ligne Montpellier-Perpignan permettra notamment de relier Perpignan à Paris en 4h20 contre 5h10 aujourd’hui. Orgueil mal placé des Occitans ? Les partenaires du projet insistent sur les nombreux manques qu’il vient combler. Sur le plan régional, il viendra corriger un certain déséquilibre territorial puisqu’à cette heure, 60 % des Français situés à plus de 4h en train de Paris résident en Occitanie. De plus, la création de cette ligne nouvelle va libérer des sillons, ce qui présente un avantage : "Elle va être un levier de développement pour les mobilités du quotidien, notamment en permettant de rajouter des TER et de concevoir un RER sur le littoral, afin qu’aucun des territoires ne soit oublié", a souligné Jean Castex lors de son déplacement. Un bémol : le chantier de la phase 2, qui reliera Béziers et Perpignan, n’est pas attendu avant 2033 au mieux, selon un nouveau protocole de financement qu’il faudra alors écrire à son tour…

Le coût global du TGV Montpellier-Perpignan se montera à 6,12 milliards d’euros. Sur le plan national, cette LGV sera aussi un chaînon important du futur réseau à grande vitesse du Sud de la France, aux côtés des lignes Marseille-Nice et Toulouse-Bordeaux, qui constitue le deuxième grand projet de TGV en Occitanie. Ce dernier est un peu plus avancé : Jean Castex a annoncé, en avril dernier, un coût de 7 milliards d’euros, dont 4,1 milliards apportés par l’État. Le début du chantier vient d’être confirmé pour 2024.

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