Le parking de SAP Labs France est particulièrement silencieux. Il n’est pourtant pas vide, mais 93 % de la flotte de véhicules étant électrique, les oiseaux peuvent se faire entendre. Cela représente quelque 300 voitures. La flotte sera intégralement électrique en juin 2022. Sur son site de Sophia Antipolis, l’éditeur de logiciels compte ainsi 50 points de recharge, par ailleurs ouverts au grand public.
À l’origine, le projet d’électrification ne concernait que la mobilité, il s’est largement étendu avec le temps. L’entreprise compte par ailleurs des panneaux solaires sur le toit et deux nouvelles ombrières solaires installées avec le soutien de la Région Sud, qui produisent ce qui est injecté dans les bornes de recharge avant que le surplus soit poussé vers le réseau du bâtiment. Une batterie de stockage permet aussi de gérer les pics énergétiques et les creux survenant lors des week-ends où l’activité du site est très réduite.
De deux personnes au départ, une équipe d’une vingtaine de collaborateurs a ainsi été constituée au fil du temps autour de ce programme qui a vu la création du logiciel de supervision de recharge SAP E-Mobility, un modèle transposable à d’autres entreprises. "C’est un smart grid complet. Il aura fallu quatre ans de travail acharné pour le développer", explique Gérald Seiler, manager e-Mobility de SAP Labs France. "Nous avons ajouté un algorithme de smart charge permettant de réduire ou augmenter la puissance en direct et temps réel. Ce site est l’un des plus représentatifs en France en la matière. On espère qu’il va se dupliquer partout à Sophia Antipolis."
L’entreprise allemande assure déjà recevoir de nombreuses demandes émanant de diverses sociétés. L’actualité est à l’électrique. Les pouvoirs publics poussent à ce qu’il soit aussi et surtout l’avenir du transport en général et de la voiture en particulier. Pour cela, il faudra être capable de gérer les pics de consommation lors des recharges.
"Un avantage compétitif"
SAP Labs France n’a donc pas attendu 2021 pour se saisir de la question. "Il nous faut nous battre chaque jour pour obtenir des financements. Nous sommes en concurrence avec les autres sites de SAP pour nos investissements, surtout en France où les obstacles bureaucratiques sont nombreux", explique Hanno Klausmeier, président de SAP Labs France. "Quand nous avions consulté notre boule de cristal pour voir le futur, nous y avions la voiture électrique et les énergies renouvelables, le contrôle et le stockage de l’énergie avec les batteries. Alors nous nous sommes mis en marche en 2014, en investissant fortement (pour un montant non dévoilé, NDLR). Nous avons pu montrer à notre Groupe que le résultat est là. Nous avons ainsi pu embaucher 25 personnes sur la seule année 2021, malgré la crise du Covid alors que sur d’autres sites, les effectifs ont été réduits. Il faut voir dans le futur pour avoir les avantages compétitifs. Il n’y a pas besoin pour cela de se tourner forcément vers de grands technologues comme Elon Musk ! "
SAP Labs France regroupe 400 collaborateurs sur ses trois sites dont 300 sur son seul site de Sophia Antipolis. Les deux autres se situant à Caen et à Levallois-Perret.