À l’image de la mondialisation qui avait imposé un socle minimum de connaissances en anglais, sanctionné par un certificat international comme le TOEFL, à l’image de la numérisation qui impose une maîtrise des outils informatiques, Jean-Christophe Carteron et Aurélien Decamps ont imaginé un test sanctionnant un niveau de connaissance en développement durable. Porté par l’association Sulitest depuis 2014, ce test visant à sensibiliser et cartographier le développement durable, a été passé par plus de 230 000 personnes (salariés d’entreprises ou d’institutions, étudiants…) dans le monde. Il comporte 30 questions identiques, auxquelles s’ajoutent, en option, des questions ayant trait à une zone géographique ou une thématique précise, voire des questions spécifiques à une entreprise ou une école.
Massifier la prise de conscience
"Devant l’urgence de changer de paradigme vers plus de durabilité, nous avons souhaité accélérer notre mouvement", explique Jean-Christophe Carteron, président. Ainsi est née en 2021, aux côtés de l’association, l’entreprise de l’économie sociale et solidaire Sulitest Impact, en charge de la conception, de l’édition, du développement et de la gestion de tous les outils, et du déploiement de l’activité commerciale. Accélérée au sein de la Business Nursery de Kedge Business School à Marseille, elle vient de boucler une levée de fonds de 1,5 million d’euros auprès de six établissements d’enseignement supérieur français publics et privés (CY University, Essec, EM Normandie, Excelia, Kedge Business School, Université de Paris Saclay) et plusieurs business angels. "Notre objectif : massifier l’impact du mouvement Sulitest, qui a déjà la reconnaissance des plus grandes institutions puisque l’association, qui détient deux accréditations Onusiennes, est reconnue, dès 2016, comme l’une des initiatives remarquables dans le partenariat des Nations Unies pour les objectifs de développement durable", confie l’entrepreneur.
Pour les deux dirigeants, cette massification passe par un certificat en ligne d’évaluation des connaissances en matière de développement durable. "Notre outil, différent du test de sensibilisation, doit devenir une norme, une référence internationale reconnue pour la compréhension du développement durable. Il doit ainsi satisfaire trois éléments : il doit être robuste, correspondre aux attentes des différentes parties prenantes, et être utilisé massivement", explique Jean-Christophe Carteron. Une "task force" de 10 personnes a été constituée pour fabriquer la matrice et valider les grandes orientations de ce futur certificat et huit postes de chercheurs, de développeurs et de commerciaux sont d’ores et déjà ouverts. Des "compagnons" de Sulitest, à savoir des réseaux ou utilisateurs d’une certaine taille, vont démontrer l’utilité de ce certificat. La nouvelle structure compte enfin s’appuyer sur "des acteurs du changement" dans le monde académique, pour s’assurer d’un déploiement massif.
Premiers certificats en 2023
"Notre objectif est de multiplier notre impact sur la compréhension du développement durable en visant 1 million de tests de sensibilisation par an dans le monde et en atteignant l’objectif de 500 000 certificats délivrés en cinq ans", expliquent les deux fondateurs. Et d’ajouter : "Nous visons les 12 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à cinq ans."
Les dirigeants de Sulitest Impact ciblent prioritairement le monde académique, les entreprises et institutions. "Les universités ont un rôle important à jouer, car elles peuvent être actrices du changement en demandant notre certificat à l’ensemble de leurs étudiants", précise Jean-Christophe Carteron.
Dès cet été, les deux fondateurs espèrent avoir une version relativement stable du certificat, avant une première version pilote pour l’automne. "Les premières certifications pourraient ainsi intervenir en 2023", souligne Aurélien Decamps.
